Efficacité énergétique : de l’industrie à l’océan, comment réduire les émissions de CO2 ?

21-avril-2022

Le 31 mars dernier, à l’occasion d’un événement LinkedIn live, Laure Kleiss, Directrice France ABB Motion, Julien Ollivier, Directeur Division Marine, Alfa Laval France and North West Africa et François Frey, Fondateur d’Esprit de Velox ont présenté l’importance de l’efficacité énergétique comme un levier décisif pour relever les défis environnementaux. Ils se sont appuyés pour cela sur le programme Esprit de Velox de recherche en mer et d’innovation responsables, vitrine ambitieuse d’une efficacité énergétique hors du commun. Le point sur les principaux enseignements.

Après plusieurs rapports très alarmants, la dernière publication du GIEC du 4 avril dernier, a tracé les chemins à suivre pour agir contre le réchauffement climatique. Parmi les solutions admises pour relever ce défi historique se trouve en bonne place l’efficacité énergétique. L’Agence internationale de l’énergie estime qu’être efficient sur le plan énergétique permettrait de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre dans les 20 prochaines années.

Convaincu du caractère décisif de ce levier, ABB a lancé en 2021 le mouvement pour l’efficacité énergétique, rapidement rejoint par Alfa Laval, spécialiste dans l’échange thermique, la séparation et le transfert de fluides. L’objectif de cette initiative multipartite : valoriser les actions visant à réduire la consommation énergétique. Un défi de taille, alors même que la demande en électricité va progresser deux fois plus vite que les autres sources énergies au cours des prochaines décennies.

« Nous n’avons donc pas d’autre choix que de consommer moins ou de consommer mieux, souligne Laure Kleiss. Pour décarboner les processus et être efficace énergétiquement parlant, 3 principaux leviers peuvent être actionnés : la production, la consommation et la récupération d’énergie ». Sur chacune de ces dimensions, seule une mobilisation de tous les acteurs se révélera efficace : individus, industriels, projets R&D, ingénierie et constructeurs tels qu’ABB. Un constat pleinement partagé par Julien Ollivier : « en tant qu’industriels, nous avons tous de grandes responsabilités dans la sobriété énergétique. Par nos solutions technologiques comme les efforts que nous menons au sein de centres de production, Alfa Laval agit ainsi simultanément sur ces 3 leviers ».

Esprit de Velox, projet vitrine de l’efficacité énergétique

Pour marquer leurs ambitions en la matière, les deux entreprises ont intégré, avec une quarantaine d’autres acteurs industriels, Esprit de Velox, un programme pionnier de recherche, d’innovation et de médiations pour une approche interdisciplinaire et responsable de l’océan. La dimension la plus visible de ce projet est la création d’un voilier de 70 m, doté de 1 000 m2 d’espaces dévolus à la recherche. La mise à l’eau est prévue en 2025. « Capable d’embarquer une cinquantaine de personnes, la plateforme aura cette particularité d’être autonome énergétiquement, explique François Frey. L’idée est d’abord de bien définir nos besoins énergétiques. De les réduire au maximum sans affecter le résultat. Produire une énergie avec des procédés à l’impact environnemental minimum : solaire, éolien, hydrolien. Utiliser des solutions efficaces énergétiquement pour réduire les pertes d’énergie et récupérer ce qui risque d’être perdu. Nous avons estimé que l’ensemble des solutions choisies réduiront d’environ 75 % notre consommation d’énergie par rapport à la flotte océanique actuelle ».

Pour sa part, Alfa Laval intervient sur deux dimensions du projet : l’optimisation des flux d’énergie chaude à bord (exemple : captation puis redirection des calories issues des armoires électriques, des systèmes de propulsion, du système de compression d’air ou des sèche-linge) ainsi que la production d’eau potable. A cette fin, un bouilleur – électrifié avec des éléments ABB – sera utilisé, pour pomper l’eau de mer, la faire bouillir, puis la recondenser. Plusieurs solutions ABB seront par ailleurs mobilisées pour produire, consommer et récupérer de l’électricité. « L’électricité fournie à bord par le vent ou le soleil sera stockée dans des batteries de 2 mW, avant de bénéficier d’une distribution électrique intelligente via diverses technologies (moteurs, variateurs, onduleurs, batterie)», explique Laure Kleiss. Objectif : relever le défi du mix énergétique dans les conditions climatiques très variées auxquelles le bateau sera confronté, des pôles aux tropiques. Les estimations actuelles tablent sur la nécessité de produire de 500 à 1 500 kW par cycle de 24 heures.

Alors que la marine reste très dépendante des énergies fossiles, les différentes avancées réalisées s’inscriront dans un contexte particulier, ainsi que le note Julien Ollivier : « 2023 marquera un tournant pour l’industrie maritime, avec le déploiement obligatoire de nouveaux indicateurs de performance énergétique et d’intensité carbone. Les armateurs vont donc regarder en détails ce qui peut être fait pour améliorer l’efficience de leur navire ».

Des solutions à mobiliser

Plusieurs technologies verront ainsi le jour dans le cadre du projet ; d’autres, préexistantes, gagneront en visibilité. « Là encore, le but est de développer un large mouvement, précise Laure Kleiss. On estime aujourd’hui que plus de 300 millions de moteurs sont installés dans le monde, au sein de systèmes de ventilation, bâtiments, industries, pompes, etc. La plupart sont plus qu’inefficaces…. Or on sait que, par exemple, passer d’un moteur IE3 à un moteur IE5 permet d’améliorer l’efficacité énergétique jusqu’à 40 % ». Le remplacement de ces 300 millions de moteurs se traduirait par la réduction de la consommation énergétique mondiale de 10 %. De même, alors qu’ils génèrent des gains d’efficacité de 25 % à 50 %, seul 1 moteur sur 5 est aujourd’hui équipé de variateurs de vitesse.

L’ensemble de ces technologies contribue ainsi à la transition énergétique, un défi planétaire pour lequel ABB compte jouer un rôle leader. Partenaire d’acteurs intervenant dans les secteurs particulièrement énergivores (industrie, bâtiment, agriculture), le groupe s’est fixé pour objectif d’aider ses clients à réduire leurs émissions annuelles en équivalent CO2 de plus de 100 mégatonnes d’ici à 2030 – l’équivalent des émissions de 30 millions de voitures à combustion. En France, en 2021, ABB a ainsi pu économiser 3 700 tonnes de CO2 l’année dernière dans le cadre de projets clients financés par les Certificats d’économies d’énergie (CEE), soit les rejets annuels d’une ville comme Strasbourg. « Cela peut paraître une goutte d’eau, mais le fait est que des solutions existent, insiste Laure Kleiss. Si tous les acteurs dans le monde sont sensibilisés et agissent, l’impact sera réel ».

Vous souhaitez (re)voir le live du 31 mars ? Cliquez ici pour visualiser la vidéo.

Vous souhaitez rejoindre le mouvement efficacité énergétique porté par ABB ? Rendez-vous ici : https://www.energyefficiencymovement.com/fr/

Pour en savoir plus, cliquez ICI

Related Articles


Monde en mouvement


Formation et événements