Étude d’Écohabitation sur le chauffage : nous aurons besoin d’une multitude d’outils pour réussir la transition énergétique

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2-novembre-2022

 lme47 cs 3 hydro400Hydro-Québec souhaite réagir à l’Analyse de la position concurrentielle de différents systèmes de chauffage au Québec, publiée ce matin par Écohabitation. En quelques mots, l’analyse fait fausse route en ne retenant qu’une solution pour décarboner le chauffage des bâtiments. Elle contient également des lacunes.

Une analyse qui ne tient pas compte de tous les éléments

Dans l’analyse, seules les dépenses d’exploitation sont prises en considération. Or, quand on compare deux solutions, il est nécessaire de tenir compte de l’ensemble des paramètres, dont les coûts d’acquisition et d’installation des équipements.

En ce qui concerne les cas types évoqués, l’étude se concentre exclusivement sur des maisons unifamiliales. Or, ce type de bâtiment ne représente qu’une fraction des bâtiments visés par le programme de conversion à la biénergie. En effet, la solution biénergie vise les habitations de toutes tailles (maisons unifamiliales ou multilogements) de même que les bâtiments commerciaux et institutionnels. Rappelons qu’aujourd’hui, les bâtiments visés consomment essentiellement du gaz naturel pour répondre aux besoins de chauffage pendant tout l’hiver, et qu’ils consommeront dorénavant de l’électricité la grande majorité du temps.

Accumulateurs de chaleur : un potentiel intéressant, mais une portée plus limitée

Les accumulateurs de chaleur occupent un espace non négligeable et leur coût est important. En conséquence, toutes les habitations visées par la biénergie ne sont pas en mesure d’accueillir de tels équipements.

Nous travaillons d’ailleurs activement à la promotion des accumulateurs de chaleur auprès de notre clientèle, mais malgré une aide financière considérable (10 000 $) et une campagne publicitaire, seulement une quarantaine de ces systèmes ont été installés au Québec à ce jour.

Un coffre à outils pour la transition énergétique

Nous aurons besoin d’un coffre à outils bien rempli pour bien gérer la pointe hivernale, qui constitue une condition de succès de la transition énergétique. La tarification dynamique, les accumulateurs de chaleur, les thermopompes et la biénergie en font partie. Ces outils ne doivent pas être perçus comme étant en opposition : bien au contraire, puisqu’ils ne visent pas les mêmes clients et clientes. Nous faisons d’ailleurs activement la promotion de l’ensemble de ces options (thermopompesaccumulateurs de chaleurtarification dynamiqueHilobiénergie).

Chaque programme ou option comporte des avantages différents, tant pour Hydro-Québec que pour la clientèle. Les accumulateurs de chaleur, comme d’autres moyens de gestion de la demande, visent un déplacement de la demande d’électricité des heures de pointe vers les heures hors pointe, et ce, pour une centaine d’heures en hiver. Or, il existe une limite à la capacité de déplacement de la demande. En effet, le déplacement d’une charge trop importante en dehors des heures de pointe finira inévitablement par créer une nouvelle pointe plus tard dans la journée, quand viendra le temps de produire de la chaleur.

La biénergie permet quant à elle d’effacer une partie de la charge en pointe, soit pendant près de 500 heures par hiver, et non un déplacement, puisque le chauffage est assuré par une autre source d’énergie.

Enfin, soyons clairs : Hydro-Québec est extrêmement favorable à l’adoption de la tarification dynamique par sa clientèle, tout comme elle souhaite voir augmenter le nombre d’accumulateurs de chaleur installés dans les résidences.

Tout le monde s’entend sur l’objectif : la décarbonation du chauffage des bâtiments. Pour notre part, nous croyons qu’il faut se doter d’une approche pragmatique, diversifiée et réaliste afin de réussir la transition énergétique, et ce, au meilleur coût pour la société. Autrement, cette transition ne se réalisera pas.

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